9 conseils pour pratiquer le snowkite en toute sécurité

Que ce soit pour faire du snowkite sur un lac ou dans un champ, il faut prendre conscience des risques que comporte ce sport, comme plusieurs sports d’ailleurs. La pratique du kite n’est pas un sport extrême si vous ne souhaitez pas qu’elle le soit. Il est important de connaître les risques, de rester alerte à ceux-ci et surtout, de préparer ses sorties. Comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir.

1. Suivre une formation et porter un casque

Le snowkite est un sport de glisse et de navigation qui comporte un degré de responsabilité. Il en va pour votre sécurité, mais également celle des autres. Il est notamment primordial de connaître les règles de sécurité, les priorités de navigation, ainsi que les manœuvres d’urgence et quand les exécuter. C’est pour toutes ces raisons qu’il est essentiel de suivre une formation.

Pour ce qui est du casque, bien que le port de celui-ci soit controversé sur l’eau, en hiver, sur neige comme sur glace, il est très fortement recommandé. Donc, ne prenez pas de risque, mettez-le!

2. Se renseigner à propos du site de pratique

D’abord, avant de vous déplacer vers un spot, renseignez-vous pour savoir si vous avez le droit de faire du kite sur le lieu en question et si l’emplacement est sécuritaire pour ce sport. Par exemple, un champ criblé de mottes de terre durcies et camouflées sous la neige peut être très dangereux, et c’est sans parler des clôtures en fil barbelé. Ensuite, consultez des kiteurs qui ont déjà pratiqué à cet endroit pour connaître les obstacles possibles (clôture, roche, fossé, poteau électrique, souche, quai, etc.). Vous ne connaissez pas de kiteur qui a déjà pratiqué sur le spot que vous avez en tête? Visitez notre carte des sites ou faites des recherches sur les nombreux groupes et pages Facebook, ils regorgent de membres de la communauté qui se feront un plaisir de vous guider.

3. Analyser les prévisions météo dans les 36h précédant votre sortie

Vérifiez et revérifiez les prévisions météo plusieurs fois dans les 36 h qui précèdent votre sortie. Utilisez plusieurs plateformes afin d’avoir une bonne vue d’ensemble (Météo médiaEnvironnement Canada et Windguru, par exemple). Prenez le temps de regarder les informations sur la fluctuation, la direction et la force du vent, ainsi que la température. Y a-t-il des creux de vent attendus ? Vers quelle heure ? Le vent sera-t-il à tendance ascendante ou descendante ? Considérez aussi que le vent est toujours plus fort au large sur un lac que ce qu’indique une station météo qui se trouve sur les rives ou plus creux dans les terres. Au début, cette étape semble ardue, mais on prend rapidement la touch.

4. Aviser quelqu’un de votre sortie

Il est fortement recommandé d’avertir un proche à propos de votre sortie, en lui indiquant le lieu, le trajet, l’heure de départ et l’heure d’arrivée prévus. Un petit geste très simple qui peut éviter bien des ennuis et qui pourrait même vous sauver la vie.

5. Vérifier l’épaisseur de la glace

Pour les sorties sur un lac, il est essentiel de vérifier l’épaisseur de la glace, surtout en début et en fin de saison. Vous pouvez vous renseigner auprès des municipalités ou des gestionnaires de site, s’il y a lieu. Il arrive que ceux-ci détiennent des indications quant à l’épaisseur de glace à certains endroits. De plus, bien que la présence de motoneiges puisse être un bon signe, il est préférable de faire ses propres tests. Pour cela, nous recommandons d’utiliser une vis à glace ou une vis d’escalade à glace avec un filet de minimum 10 cm de longueur.

Comment utiliser la vis pour tester l’épaisseur de la glace

D’abord, il est important de retirer le maximum de neige sur la surface de glace. Ensuite, insérez la vis dans la glace jusqu’à ce que l’un de ces deux scénarios survienne :

– la vis traverse la glace;

– l’entièreté du filet de la vis (minimum 10 cm) est enfoncée dans la glace et aucune eau ne remonte à la surface.

Pour une pratique sécuritaire, il faut que la glace soit d’une épaisseur minimale de 10 cm.

6. Traîner quelques essentiels sur soi

D’abord, le plus important : un téléphone cellulaire avec du signal et de la charge. Vous pouvez aussi opter pour un téléphone satellite du style Tel-Loc (rabais aux membres FQK) pour les lieux un peu plus reclus. Pour éviter que votre téléphone ne se décharge par temps froid, placez-le dans une pochette étanche en plastique entre les couches de vêtements. Il peut aussi être utile d’avoir une batterie de secours pour les plus longues sorties. On recommande aussi d’avoir sur soi (ou à proximité si vous restez près du lieu de décollage) une bouteille isolée avec de l’eau et des électrolytes (pour une session de 1h à 4h) et des noix ou des barres céréales pour une sortie de plus de 4 heures. Pour les longues excursions, conservez sur vous une trousse de premiers soins contenant une couverture thermique, des sachets chauffants ainsi qu’une deuxième voile en cas de variations importantes de vent. Si vous utilisez des ailes gonflables, il faudra alors aussi traîner une pompe et être prudent en faisant des sauts pour ne pas vous blesser en tombant sur celle-ci.

7. Garder l’œil ouvert sur les changements de météo et sur les motoneiges

Pendant votre session, portez attention aux changements possibles de météo. Méfiez-vous des nuages foncés et bas, et des tourbillons soulevant la neige et annonçant de fortes bourrasques. Aussi, tenez-vous loin des motoneiges et gardez l’œil sur celles-ci. Certains conducteurs ne réalisent pas le danger de passer à grande vitesse près de vous. N’hésitez pas à leur faire un signe de la main pour leur indiquer de ralentir et saluez-les, pour conserver un respect mutuel. N’oubliez pas que nous cohabitons sur les lacs et les champs avec ceux-ci et que nous pourrions nous entraider en cas de pépins de part et d’autre.

8. Porter attention au relief de la zone de décollage et d’atterrissage

L’étape du décollage et de l’atterrissage est toujours la plus risquée. Il est recommandé d’éviter les endroits entourés d’obstacles, car ceux-ci peuvent créer de fortes turbulences. Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander de l’assistance pour le décollage et l’atterrissage.

9. Pratiquer à plusieurs, si possible

Il est toujours plus prudent de kiter à plusieurs. Si vous décidez tout de même de partir seul, soyez d’autant plus vigilant en respectant tous ces précédents conseils. Aussi, assurez-vous de toujours conserver une distance raisonnable à parcourir à pied jusqu’à un endroit sécuritaire.

Bonus pour ceux qui pratiquent sur l’eau en hiver : si vous faites partie de ces crinqués qui pratiquent sur l’eau même en hiver, les mêmes règles s’appliquent, mais noter que le port d’un dry suit est essentiel, tout comme le fait de rider avec au moins un autre partenaire. Nous conseillons de pratiquer cette version du kite d’hiver seulement si vous êtes de niveau avancé.

En cas d’accident

Informez-vous sur les techniques d’assistance ou d’autosauvetage en eau gelée, pour pouvoir être prêts à réagir en cas d’urgence.

Vous voilà maintenant bien conseillé. Il ne vous reste plus qu’à attendre le vent. Nous vous souhaitons une superbe session bien venteuse et en toute prudence!

Article rédigé par Marie-Hélène Brault, en collaboration avec Claude Collard (président de l’Association pour la protection du lac Kénogami), Hugo Garon-Bouchard, Jean-Sébastien Cyr et les membres de l’équipe de la FQK avec la participation financière du ministère de l’Éducation.

Crédit photo: Hugo Garon-Bouchard et Sean Mollitt

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