À la rencontre de Michael Brodeur, co-organisateur de la FORK Regatta!

C’est cette année qu’aura lieu la 5e édition de la FORK REGATTA, une course en hydrofoil qui se déroulera du 2 au 4 octobre à Kingston, en Ontario. La course est accueillie et organisée par le Kingston Yacht Club et d’autres coorganisateurs, dont Michael Brodeur, athlète de kite qui s’était vu attribuer une bourse de 1000 $ pour sa participation aux panaméricains de 2019.

L’édition 2020 sera particulièrement spéciale en raison de la présence de Voile Canada et des entraîneurs de l’équipe nationale, présents pour soutenir les athlètes. Il s’agit d’un événement à portée internationale qu’il ne faut pas louper! En tant qu’organisateur, Michael Brodeur nous tisse le portrait de cette compétition.

Salut, Michael, parle-nous un peu de la FORK et de son historique…

En tant que pratiquant, j’ai toujours fait de la voile en compétition, et c’est en 2015 que j’ai commencé le kite-racing. En 2016, avec l’aide de certains amis, on a mis en place la FORK (Kingston’s annual foiling kite regatta). Ça continue depuis toujours, donc on est super fiers!
Habituellement, la course se déroule pendant le mois d’août, mais, cette année, c’est la première fois qu’elle se déroule en octobre à cause du contexte de la COVID-19. La FORK se passe à Kingston. C’est entre Montréal et Toronto. Beaucoup de compétiteurs proviennent de ces deux villes. L’événement est soutenu par le Kingston Yacht Club. On espère que le format va pouvoir s’améliorer d’année en année avec la présence du club, qui permet d’officialiser et de pérenniser l’événement.

Quelle est l’ampleur de l’événement?

C’est à envergure internationale. La moitié de la flotte est habituellement américaine, mais, cette année, c’est plus petit. L’un des objectifs de l’événement est d’être inclusif pour tous. La compétition est ouverte pour les professionnels comme pour les débutants en foil. Normalement, il y a une vingtaine de coureurs. Le nombre augmente un peu plus chaque année.

Quel est le format de la compétition?

La course s’étend du vendredi au dimanche. C’est exactement le même format que des courses en voile, à savoir une série de courses, normalement six ou huit par jour. Tout dépend évidemment de la météo, mais le but est d’avoir six courses par jour. Tous les coureurs sont sur la même ligne de départ, les pros comme les débutants. C’est vraiment la meilleure manière d’apprendre d’être coude à coude avec les coureurs les plus expérimentés. Dans le fonctionnement, il y a une ligne de départ. Le départ est donné par un signal avec un décompte de 5 min, 4 min, 1 min et GO! Après le signal, le but est d’être au maximum de la vitesse, en « upwind », et d’aller chercher une bouée plus loin sur la ligne. La ligne de départ se situe entre le bateau du comité officiel, arborant un drapeau orange, et la « marque 3 », symbolisée par une bouée jaune placée à bâbord du bateau du comité.

En ce qui concerne le matériel, comment on s’équipe pour aller à la FORK?

La compétition se déroule uniquement en foil. Avant l’arrivée des foils, on courait sur des planches avec d’énormes ailerons! C’était vraiment plus difficile, bien plus difficile qu’avec un foil. Pour les modèles de foils, si tu veux être compétitif, il y a vraiment 2 ou 3 foils à choisir qui sont intéressants. Je dirais Mikes Lab, Chubanga et Levitaz. Comme le foil est désormais une discipline olympique, il y a des normes officielles pour le matériel. Il faut enregistrer ton équipement et ton matériel de compétition. La classe olympique fait une liste d’équipements que tu peux utiliser, et c’est enregistré pour quatre années. Après ces quatre années, tu peux changer.
Avant les normes olympiques, les meilleurs avaient le meilleur matériel sur la course, et il n’était pas possible de pouvoir les concurrencer, même avec un budget illimité. Tous les prototypes étaient autorisés, alors il y avait forcément un décalage dans le matériel. Les compétiteurs cherchaient toujours à trouver la meilleure innovation pour aller plus vite. Pour l’accessibilité du sport, je pense que c’est une bonne chose d’avoir mis en place les normes pour le matériel. Pour les modèles de voile, je dirais que les trois marques de kite les plus notables sont Flysurfer, Ozone et F-One.

En tant que kiteur et participant, quel matériel utilises-tu?

J’ai seulement un foil. Le mien, c’est un Mikes Lab. Malheureusement, le comité a enlevé le modèle que j’utilise de la liste, alors je vais devoir en utiliser un autre! J’ai une voile Flysurfer, de mon côté. Ils m’aident avec les cerfs-volants. J’utilise et j’adore le nouveau VMG-2 : la performance est incroyable!

Est-ce qu’il y aura des athlètes de renommée internationale à la FORK?

Oui, il y a mon ami Mac Morrin, qui est membre du club de Kingston. Mais, ça reste un nouveau sport. Il n’y a pas encore de grands noms. Ça va venir avec la dimension olympique. Les tops coureurs canadiens sont : Mac Morrin, Thomas Carlton et moi-même. Il y a aussi des coureurs qui viennent de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

On va finir par une question plus l’fun: quels sont tes spots de kite préférés au Québec?

Honnêtement, je n’ai pas fait trop d’exploration au Québec. Je sais que tout le monde aime les Îles-de-la-Madeleine, mais je n’y suis pas encore allé. C’est mon objectif de l’année prochaine. Sinon, Venise-en-Québec sur le lac Champlain. Comme je travaille à temps plein, j’essaie de pratiquer avant ou après le travail, donc, pour moi, c’est plutôt le lac Saint-Louis. Kingston est top aussi, mais c’est en Ontario.

Un dernier mot?

Le grand défi avec ce sport, notamment au niveau olympique, c’est le format. Actuellement, il faut avoir une équipe mixte pour les courses olympiques, donc un homme et une femme. C’est comme un relais : la 1re personne fait une boucle et la 2e prend le relais et va faire l’autre boucle. On n’a vraiment pas assez de femmes pratiquant ce sport. On espère sincèrement avoir plus de pratiquantes avec le temps. Par exemple, moi, je n’ai pas de coéquipière. Je suis obligé de courir tout seul pour l’instant. On travaille pour encourager ça. Mon ami Mac avait organisé un camp de kite uniquement pour les femmes. Donc, GO GIRLS! Sinon, venez voir la FORK! On encourage le sport pour tous! Pas de pression, juste de l’amusement!

Article rédigé par Diane Peytavin

Crédit photos: Michael Brodeur

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